Pour comprendre en quoi consiste le secteur de l’éducation populaire, de l’animation, et des loisirs, il est primordial de s’interroger sur leur intrication pour mieux entrevoir leur étonnante complémentarité.
Si vous avez l’habitude de travailler au sein de la grande famille de la cohésion sociale, vous avez forcément déjà entendu parler d’éducation populaire. Bien que prépondérante, cette notion n’en est pas moins souvent mal interprétée ou incomprise. Mais alors, de quoi parle-t-on ?
Ce qui est intrigant avec l’éducation populaire, c’est qu’elle ne se soumet à aucune définition. C’est un courant de pensée qui préfère à l’unicité du raisonnement classique, le développement d’un esprit critique au regard de sa condition par rapport au monde environnant. C’est finalement l’art de s’émanciper d’une structure globale pour devenir acteur de ses propres choix.
C’est une approche essentielle qui constitue un préalable à l’action éducative notamment dans les secteurs de l’animation et des loisirs. L’idée est de pousser tout un chacun à se questionner sur sa place de citoyen et sur la conception même de sa citoyenneté. Il ne sera alors jamais question d’imposer une idée, mais plutôt d’offrir les outils nécessaires à la compréhension du monde dans l’apprentissage et le respect des valeurs démocratiques.
Par essence, l’éducation populaire ne souffre d’aucune limitation liée à l’âge, la classe sociale ou le genre. Dans une société laïque et républicaine, elle promeut, l’éducation tout au long de la vie, l’accès à la culture et offre une porte ouverte sur un large savoir commun. C’est par la transmission des valeurs de tolérance, de respect et de solidarité que l’éducation populaire tend à changer, pour le mieux, les fondements mêmes de notre société.
Par nature, l’éducation populaire est profondément liée à la notion d’engagement bénévole et supporte assez mal l’étroitesse d’un cadre hiérarchique. Dans ces conditions, il devient compliqué de l’appliquer dans un milieu professionnel privé qui nécessite, presque toujours, la mise en place de règles strictes.
C’est alors, presque plus naturellement que par nécessité, que le cadre associatif s’est imposé comme celui le plus à même de véhiculer les valeurs de l’éducation populaire et ce même à travers les différentes contraintes inhérentes au salariat. On voit alors apparaitre une véritable branche professionnelle poussée par des politiques sociales d’engagement, tournées vers l’avenir.
L’éducation populaire, propulsée par le cadre associatif, s’est alors imposée comme un véritable modèle alternatif et un acteur majeur de la société civile. Située à la croisée du secteur marchand et public, elle est partie prenante de l’économie sociale et solidaire dont elle est un acteur historique et majeur.
L’éducation populaire regroupe trois principaux acteurs :
Le milieu associatif reste, et de loin, le plus gros employeur de la branche de l’éducation populaire. Le Comité pour les relations Nationales et internationales des Associations de Jeunesse et d’Education Populaire regroupe à lui seul près de 100 000 associations qui mobilisent environ 500 000 jeunes au bénéfice de plus de 10 millions de personnes.
Plus largement l’éducation populaire regroupe les métiers liés à l’éducation, la culture, les loisirs, l’animation, la promotion de l’émancipation et la défense des droits, la protection de l’environnement etc… dans une relation de proximité avec les habitants sur les territoires.
Au total, le secteur de l’éducation populaire concerne environ 430 000 associations en France soit environ la moitié du parc associatif national. Avec plus de 6 millions de bénévoles et 680 000 emplois, dont environ 350 000 en temps plein, elles ont un budget cumulé de plus de 18 milliards d’euros.
Maintenant que nous avons une idée un peu plus précise de ce que représente l’éducation populaire, il convient de nous pencher sur certains de ses principaux héritages : les métiers de l’animation. Définissons-en, ensemble, les principales caractéristiques, ainsi que les nombreuses dispositions.
L’animateur est un acteur majeur de l’action sociale et éducative. C’est un professionnel de proximité qui intervient, au quotidien, auprès d’une large variété de publics. Il est, la plupart du temps salarié, parfois bénévole, d’une structure associative qui lui garantit un espace de travail agréable et une grande latitude d’intervention.
C’est un professionnel de proximité qui intervient, au quotidien, auprès d’une large variété de publics, dans une philosophie d’intervention qui consiste à ne pas “faire pour” mais “faire avec” les personnes. Cette dimension participative est au coeur de son intervention dans une perspective démocratique.
Le quotidien d’un animateur est rythmé par la création et la mise en place d’activités ou d’ateliers sociaux, éducatifs ou culturels. Son action s’inscrit dans le cadre d’un projet institutionnel global (projet associatif, projet éducatif, projet social, …) où la continuité de l’accompagnement des publics accueillis se veut essentiel.
Ainsi, le travail d’animateur est résolument ancré dans une structure pluridisciplinaire où le travail d’équipe est indispensable à la mise en place d’un projet social, éducatif cohérent et de long terme. Finalement, l’animateur socioculturel permet de véhiculer les valeurs et les enseignements de l’éducation populaire au sein d’une branche professionnalisée de l’intervention sociale.
L’animateur socioculturel est un peu le couteau suisse des professionnels de l’animation. Il est amené à intervenir auprès de toutes sortes de structures et publics tout en proposant un champ d’activité très vaste et varié : animateur socio-culturels, animateur de loisirs auprès de tous les publics, animateur social, …. Cependant, nombreux sont ceux qui décident, par compétence ou appétence, d’opter pour une spécialisation.
Les domaines de spécialisation répondent principalement à deux critères. D’abord, il y a les animateurs qui préfèrent orienter leur action vers une activité spécifique comme par exemple :
Puis il y a les professionnels de l’animation qui se tournent vers une spécialisation liée à un public comme par exemple :
Enfin, d’autres métiers viennent compléter le secteur de l’animation comme ceux de la coordination, de la direction, de l’administration, de la restauration ou encore de l’hébergement. Bien que moins représentés, ils jouent un rôle à part entière dans le processus institutionnel global.
Les loisirs ne constituent pas à proprement parler un secteur de l’emploi. Ils sont l’instrument de transmission des valeurs d’inclusion, de tolérance et d’émancipation.
Les activités de loisir sont l’outil principal des professionnels du secteur. Elles leur permettent de se saisir des problématiques du public accueilli pour y apporter une réponse ludique, créative et cohérente en lien avec le concept d’éducation populaire.
Elles peuvent être ponctuelles ou suivies et revêtent systématiquement une visée éducative qui doit permettre de :
Au-delà des enjeux éducatifs, les activités de loisir ont une importante visée sociale. Elles permettent de prévenir les inégalités socioculturelles en offrant à chacun un accès à la culture, à la création et à l’éducation. L’idée est de permettre à tout un chacun :